Depuis la première moitié de la décennie 2000, la sémantique publique au Cameroun s'est enrichie d'un mot nouveau, rendu célèbre du fait de" son emploi par le plus haut personnage de l'Etat: ce mot, c'est l'inertie. Conformément à l'état d'esprit ambiant, de reprise moutonnière des mots d'ordre de la hiérarchie, pour marquer son alignement légitimiste, ou surtout pour faire semblant de le faire, par prudence tactique plus que par conviction, le terme a été entonné par les uns et les autres, sans examen critique de sa portée et, surtout, des conditions sociopolitiques ayant conduit à son emploi. Avec un peu de recul, le moment est venu d'effectuer cette réflexion approfondie sur la signification de la thématique de l'inertie dans le discours du président Paul Biya. Alain Didier Olinga est Maître de Conférences en Droit public à l'Université de Yaoundé II, chef de Département de droit international de l'IRIC (Institut des relations internationales du Cameroun).
