Ces fables sont le fruit de plusieurs années d'interrogation de notre culture, de notre folklore, d'observation des faits et des événements, le tout nourri de la sève de mes sentiments, de mes convictions. Je ne me suis pas trop éloigné de la voie traditionnelle, qui veut que l'une des fonctions du fabuliste soit, dans une société où tout vit, d'animer, de transformer, par l'effet de l'anthropomorphisme, la nature et d'établir des analogies entre les créatures. Si le fabuliste se réfugie plus souvent dans le monde animal, végétal ou minéral, c'est par la crainte de ses semblables. C'est une technique de camouflage pour éviter le glaive des méchants et des puissants, car toute leçon de morale est une dénonciation. éduquer, instruire, prêcher, c'est s'engager, c'est combattre, c'est bénir ou maudire. Le fabuliste est un moraliste et toute leçon de morale est une bataille contre une tare. Patrice Kayo est né à Bandjoun, dans l'Ouest-Cameroun. Après des études secondaires au petit séminaire de Melong puis au lycée Joss à Douala, il entre à l'université de Yaoundé. Et c'est en 1984 qu'il soutient une thèse de doctorat sur la littérature et les civilisations d'expression française à l'université de la Sorbonne. Ancien président de l'Association des poètes et écrivains camerounais (APEC), il a enseigné à l'école normale supérieure de Yaoundé pendant plusieurs années.
